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 Welcome to Australia (/le départ d'Amérique)

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Yukisuke




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MessageSujet: Welcome to Australia (/le départ d'Amérique)   Welcome to Australia (/le départ d'Amérique) EmptyLun 25 Oct - 11:13

Yukisuke referma la porte de la bibliothèque numérique. Il partit en direction de sa chambre, jetant d'un mouvement désinvolte sa carte d'abonnement désactivée dans la première poubelle qu'il croisa. Même s'il aimait cet endroit, recharger un jour son compte n'entrait pas dans ses considérations, puisque de toute manière il n'allait pas revenir sur le dirigeable américain. Il pressa l'allure, désirant arriver au plus tôt sur les quais d'arrimage, et pour cela il voulait récupérer son maigre bagage, bien que l'heure du diner n'ai pas encore sonné et que son départ soit prévu tard dans la soirée. Presque arrivé à destination, il s'arrêta, hésitant. Puis fit demi-tour.

- Ainsi, tu pars ?
Emma An Seiyoung resservit du thé au jeune garçon. Celui-ci la remercia, mais ne répondit pas à sa question. Il ne détestait pas cette petite américaine douce et calme, mais n'avait pas pour habitudes de parler beaucoup, surtout pour redire ce qu'il venait juste d'expliquer. Il était venu saluer son maitre, qui lui avait enseigné comment se battre à mains nues, et avait approfondi par de nombreuses bottes sa connaissance de la voie du sabre. Le coréen regardait par la fenêtre de son appartement, les bras croisés, tournant le dos à son élève et son épouse.
- Byun va être triste de ne plus te voir tous les jours, il t'apprécie vraiment. Mon cher mari n'est pas très démonstratif, mais je sais qu'il a beaucoup d'estime pour toi.
Yukisuke reposa sa tasse vide sur la table, et se leva en repoussant sa chaise.
- Merci, dit-il simplement en la remettant en place.
Il s'approcha de son maître.
- Merci à vous aussi, ajouta-t-il à son adresse en s'inclinant respectueusement, comme avant un combat.
Le vieil enseignant demeura quelques instants silencieux, puis il se retourna.
- Tu es toujours là ?! s'exclama-t-il d'un air sévère.
Il faucha l'adolescent d'une prise de taekwondo. Surpris, tant par la force que par la vitesse de son aîné, le garçon tomba à la renverse.
- Et alors, qu'attends-tu pour déguerpir ? le morigéna le coréen d'une voix où transparaissait une sorte de tristesse.
Yukisuke se redressa, et sortit de la pièce sans un mot, comprenant l'émotion du vieil homme puisqu'il ressentait, bien malgré lui d'ailleurs, un même sentiment de mettre fin à un quotidien paisible et agréable, de manière irréversible.

Le jeune garçon
choisit une place coté fenêtre à bord du transporteur. Il ne dit pas attention aux recommandations de la compagnie aérienne, l'esprit vagabondant loin de l'habitacle presque vide de passagers, le regard rêveur scrutant avec une nostalgie étrange au-delà des nuages transparaissant par le trou au bout de la piste de décollage, songeant à la terre de ses ancêtres que jamais il ne connaitra. Son entrevue avec An Seiyoung l'avait rendu, comme il le craignait, mélancolique - ce pourquoi il avait hésité à aller lui rendre une dernière visite. A 22h45 précises, le moteur vrombit et le véhicule se dirigea avec lenteur vers l'air libre, glissant sur des rails en silence. Comme toujours, les américains étaient ponctuels.
"Bienvenue à bord du vol trans-continental n°238-740C en direction de l'Australie. Nous..." prononça une voix mécanique, traversant en partie le brouillard fumeux qui avait envahi sa tête.
L'adolescent, à cet instant, s'apprêtait à piquer un somme quand une idée affreuse le traversa. Prit dans ses pensées, il n'avait pas fait attention au fait que le départ du transporteur qu'il devait prendre était à 23h, et qu'il était sensé être parmi les plus bondés. L'avance de celui-ci et son grand nombre de places libres ne s'expliquait que d'une façon : il s'était trompé de quai, et donc de navette. Faute de se rendre là où il voulait, il allait débarquer dans un endroit dont il n'avait absolument rien à faire.
Il se leva à demi pour signaler son erreur, mais la navette s'éjecta des rails, et la lumière emplit le vaisseau. Trop tard. Yukisuke se renfonça dans son siège, particulièrement ennuyé - pour rester poli - par son problème. Il alluma son lecteur pour écouter du métal pour décompresser. Il ferma son rideau, même si le soir filtrant les derniers rayons du soleil n'avais rien d'éblouissant. Il se dit que son voyage allait être long...
Un douanier australien accueillit sans un sourire le japonais, qui tenta vainement d'expliquer pourquoi un asiatique mineur se baladait impunément de dirigeable en dirigeable sans billet, à son arrivée le lendemain à l'aube. Face à l'obstination de l'homme, le jeune garçon éleva la voix, et l'obligea finalement à le conduire auprès de son supérieur hiérarchique. Le responsable, plus compréhensif, concéda que l'adolescent n'avait pas eu de chance dans son malheur (un billet pour l'Australie coutant presque un tiers de moins que celui qu'il avait acheté), mais se vit obligé de lui faire payer une amende, en obtenant cependant de son chef que Yukisuke ne se fasse confisquer son passeport qu'un mois, contre six lors des procédures habituelles. Particulièrement reconnaissant, le garçon pensa que, décidément, son voyage allait être très long.
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Yukisuke




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MessageSujet: Re: Welcome to Australia (/le départ d'Amérique)   Welcome to Australia (/le départ d'Amérique) EmptyLun 25 Oct - 11:14

- Tu refuses de te battre ? Qu'est-ce que ca signifie, petite lavette ?
Antony, meilleur bretteur du ballon, était du genre à ne pas apprécier la défaite. Bâtit comme un colosse, il était craint, à raison, de bon nombre de gens. Quand Yukisuke était arrivé, trois semaines auparavant, une vieille épée émoussée au poing et un poids de moitié inférieur au sien, son premier réflexe fut de rire. Il s'esclaffa de plus belle lorsqu'il le désarma, après moins d'une minute d'affrontement. La victoire tait assurée. Sauf qu'il déchanta. Aucun de ses assauts n'atteignait le japonais, qui lisait dans tout ses mouvements et les esquivait avec fluidité. Par contre, tout ses coups firent mouche, et touchèrent son adversaire à plusieurs zones nerveuses, ce qui le déstabilisa, et le jeune garçon profita de l'ouverture pour le mettre au tapis.
Antony l'avait traité de tricheur, ce à quoi il répliqua que personne n'avait précisé de quelle manière il avait le droit ou non de se battre. Il refusa par la suite d'offrir sa revanche au vétéran, qui le traita de couard, mais cela ne fit pas changer d'avis son ennemi, qui l'avait en fait défié uniquement parce qu'il était énervé par son histoire de passeport.

Ce matin-là,
l'australien devait être particulièrement sur les nerfs, car il vint réveiller Yukisuke directement dans sa chambre. Mais s'il y avait bien une chose à ne pas faire, c'était le tirer de force de son lit. Il ouvrit violemment la porte de ses quartiers à la troisième insulte vociférée par l'épéiste. Il commença par lui envoyer un coup de tête, puis il enchaina avec une série de prises de boxe américaine qui accula le réveil-matin contre le mur d'en face situé à un mètre environ. Il recula jusqu'à l'intérieur de sa chambre. Antony, sonné mais encore debout, se redressa, affichant une expression belliqueuse, la lèvre en sang. Il se rua la tête la première sur Yukisuke.
Qui l'attendait de pied ferme. Et referma la porte au dernier moment.
Un ''BONG'' sonore retentit, suivit d'une chute étouffée par l'épaisseur du battant. L'australien, cette fois assommé, ne reprit connaissance qu'un quart d'heure plus tard, vers 6h, entouré par des voisins curieux, avec un mal de crane insupportable.
Yukisuke, qui ne pouvait plus se rendormir après son exercice obligé, se prépara rapidement - pour éviter un maximum les badauds qui allaient accourir s'enquérir de la source du bruit qui avait interrompu leur somme - à sortir. Il se dit qu'il pouvait aller s'entrainer dans la salle prévue à cet effet avant d'aller déjeuner.
Alors qu'il ruminait sur sa vengeance contre le crétin qui avait osé interrompre sa nuit, il croisa quelqu'un à un carrefour de couloirs, mais n'y prêta pas attention... et eu la désagréable surprise de s'entraver sur un tapis. Il se rattrapa de justesse, mais la personne qui venait de le dépasser eu moins de chance et émit un étrange cri étranglé. Tandis qu'il reculait prestement, une masse blonde et informe atterrit à ses pieds. De plus en plus étonné - bien qu'il n'en laisse rien paraitre vraiment -, il constata qu'il s'agissait d'une jeune femme d'une vingtaine d'années, qui tentait de se relever avec peine.
- Gargl !
Yukisuke se demanda un bref instant si cette fille avait toute sa tête.
- Gaaargl !! s'exclama celle-ci en désignant le pied du garçon, le visage bizarrement rouge.
Il baissa les yeux, et s'aperçut qu'il marchait toujours sur le tapis, coupant la respiration de la blonde, puisqu'il était visiblement attaché à son cou. Il libéra son étreinte.
- Tu peux pas faire attention ?! Espèce d'étranger maladroit !
L'espèce d'étranger maladroit marmonna vaguement une excuse assez peu convaincante, et lui tendit la main pour l'aider à se relever. Qu'elle se fit un plaisir de broyer allègrement. Il répliqua de même, mais la force de la femme crut, et il cru bon de lâcher prise dès qu'elle fut sur pied, dans l'espoir de pouvoir se resservir de ses doigts un jour...
- Espèce de malade! Range tes pieds au lieu de marcher sur les capes! (C'était donc une cape...) Bon allez viens au lieu de faire ta chochotte, on va te bander le poignet.
Il se posa la question de la raison pour laquelle elle le traitait de petite nature, mais n'eut pas l'occasion de lui demander plus d'explications, car elle commença à le trainer par la (mauvaise - bien évidemment) main, en direction de l'infirmerie.

- Bonjour Billy,
dit l'infirmière. Et toi, quel est ton nom ? continua-t-elle en se tournant vers le japonais.
Yukisuke demeura quelques instants silencieux avant de répondre, aussi vexé de passer pour un faible que méfiant.
- C'est une question purement administrative, mais obligatoire, poursuivit l'aide soignante en comprenant la gêne de l'adolescent, même si elle l'interpréta sans doute mal.
- Yukisuke Yatsuda, lâcha finalement l'adolescent, priant pour partir au plus vite de là et retirer son bandage. Celle qui venait de lui mettre partit aussitôt la paperasse remplie, mais Billy ne partageait visiblement pas son avis, et commença à délirer sur le fait que le garçon avait faillit la tuer, et qu'il devait rembourser sa dette etc. Il voulait s'échapper de l'infirmerie, mais la porteuse de tapis-cape l'en empêcha. Il se résolut à la laisser faire, bien malgré lui...


Dernière édition par Yukisuke le Dim 5 Déc - 17:00, édité 2 fois
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Billy
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MessageSujet: Re: Welcome to Australia (/le départ d'Amérique)   Welcome to Australia (/le départ d'Amérique) EmptyDim 5 Déc - 16:13

_Audrey !! Je commençais à croire que je n’avais plus de raison de venir te voir. J’espère que tu ne t’inquiétais pas trop, la titilla Billy.
_Oh tu sais, répondit l’infirmière sur le même ton, quand on est dans ma position, moins on voit les gens, mieux c’est pour eux.
Billy éclata de rire.
_Alors dis-moi, repris la vieille dame, pourquoi lui as-tu déboité le poignet ??
La jeune blonde cru voir le japonais tiquer au mot « déboité », et un éclair de sadisme passa dans ses yeux.
_À vrai dire, commença-t-elle, il a tenté de m’étrangler.
_NON ?? s’étonna Audrey en brusquement serrant malencontreusement le bandage au poignet du malade. Tu n’as rien au moins ??
_Non ne t’inquiète pas, il en faut un peu plus que ça pour me faire mal. Toutefois, s’il ne s’était pas rendu compte, au bout d’un moment qu’il marchait sur ma cape j’aurais certainement pris une teinte bizarre… Tu sais, dans le genre bleue… Mais heureusement qu’il a enfin fait la différence entre une vulgaire carpette et mon manteau… Cape. Donc bref, je pense qu’il me doit quelque chose. Après tout, il ne m’a pas seulement stoppé net dans mon élan en laissant traîner ses pieds sur mon manteau, il n’a pas seulement failli, et pas que failli d’ailleurs, me couper le souffle. Non. Ce goujat, et encore je suis polie, m’a déformé, abîmé et souillé ma magnifique cape !! Il a donc une dette envers moi.
_PARDON ???? réagit-il, plutôt violemment, faisant sursauter la pauvre dame.
_Bah oui, tu crois vraiment que je vais te laisser t’en tirer comme ça ? rétorqua l’australienne du tac au tac.
_...
_Qui ne dit mot consent, j’en déduis donc que tu me laisses choisir … Alors… Je sais !! Vois-tu, ça ne t’auras pas échappé, je ne suis pas d’une grande richesse et les soupes populaires grouillent de personne peu recommandable et encore moins fréquentable. Malheureusement pour toi, il fallu que tu essayes d’en tuer une, ajouta-t-elle en faisant une petite courbette pour signifier qu’elle parlait d’elle. Tu m’offriras donc ce que je veux à manger pour ce midi.
Le japonais voulu répondre mais une quinte de toux vint le couper dans son élan.
_Quelque chose passe mal ? ironisa-t-elle, poursuivant sur ça lancée. C’est peut-être le fait de dépenser un peu d’argent pour remplir la pauvre une nécessiteuse à qui tu dois bien ça… Bon, on y va !!

Ella attrapa ce dernier par le poignet et il fit une grimace. Billy s’en rendit compte et changea de bras. Toutefois, cela ne l’empêcha pas de le tirer sans plus de ménagement vers un très bon restaurant. Seulement… Quelque chose dans son attitude faisait penser à la jeune fille qu’il ne cherchait pas vraiment à se détacher d’elle et qu’elle ne lui faisait que perdre son temps. L’odeur des mets à peine cuit flottant dans l’air lui fit vite mettre de côté toutes ces idées. Après tout, qu’est-ce que du temps ?? Ne serait-ce pas juste une trotteuse qui divise une minute en soixante parties égales, nous narguant à chaque « tic » semblant nous défier de l’oublier et de ne plus compter le nombre de « tic » qu’il reste avant qu’elle ne refasse le tour du cadran… Bref, une perte totale de temps, si l’on pouvait dire ça comme ça. Perdue dans ses pensées, elle finit par remarquer que son hôte n’avait quasiment pas touché à la nourriture.

_Dis moi, tu n’as pas vraiment l’air dans ton assiette, sans jeu de mot, s’inquiéta-t-elle, tu es sûr que tout va bien ?
«Mais si, ça va MERVEILLEUSEMENT bien, quelle idée !! », pensa-t-il, sans toutefois en dire un seul mot.
_Mais mange alors, continua Billy, comme si elle avait lu dans ses pensées. Crois-moi, c’est bon pour la santé, crois en mon expérience !! Et avec la silhouette rachitique que tu as, il ne faudrait vraiment pas que tu maigrisses !!
Son compagnon ne trouva rien d’autre à faire que de lever les yeux au ciel. C’était vrai que depuis le début, la jeune femme n’avait pas vraiment fait attention à la structure du garçon.
_Bon, bah, tant qu’à parler toute seule… Oh et puis non, ce n’est pas marrant. Qu’est-ce que tu fais sur ce dirigeable ??
_Euh… Rien.
_Ok… Puisque tu le prends comme ça… On a tous une raison d’être là. Qu’est-ce que tu fuis ??
_Je ne fuis pas.
Il se tut, apparemment réfléchissant à un concept qui lui aurait échappé… Puis un éclair de lucidité passa dans ses yeux.
_Est-ce que… reprit-il avant que Billy n’est le temps de dire un mot. Tu ne fuirais pas quelque chose ?
Cette dernière se stoppa un imperceptible instant, ne s’attendant visiblement pas à cette question.
_... Pour l’instant la faim, ironisa-t-elle, mais depuis deux-trois minutes ça va mieux. De toute façon, qu’irais-je fuir dans mon propre pays ??
_Rien, bien sûr. Mais tu n’es pas dans ton pays, si je ne m’abuse.
Billy partit dans un éclat de rire, qui elle le savait, sonnait faux. Pour elle tout du moins.
_Mange au lieu de dire des bêtises !!
_... D’où tu viens ? continua-t-il cependant. Autriche ? Allemagne ?
_Et toi ? rétorqua la jeune femme, qui s’amusait plus qu’autre chose avec le nouveau venu, bien que cela ai l’air de lui taper sur les nerfs.
_Du Japon, cracha-t-il, soudain agressif. Tu n’as pas répondu à ma question.
_Hé !! C’est donnant-donnant mon cher Yuki, dit-elle ne défaisant pas de son ton léger et joueur. Tu m’as menti ! Que fuis-tu ??
_Je ne fuis rien, cria presque le japonais en frappant sur la table puis en se levant, attirant les regards d’autres clients. Je suis parti de mon plein gré !!
_Alors qu’est-ce que tu fais là ? insista l’australienne avec un grand sourire, lançant un regard à la fois triomphant et moqueur à Yukisuke.
_Ça ne te regarde pas, asséna-t-il en se reprenant et se rasseyant. Pas plus que ça ne me regardes que tu sois une clandestine qui a fuit la pauvreté de son pays.
L’étranger avait visé juste et touché un point sensible. Aussitôt, la jeune blonde perdit son sourire et se défit de son ton insolent, adoptant un visage sombre et fermé.
_Non, ça ne te regarde pas. Sache juste que je ne fuyais pas une quelconque pauvreté et que si j’avais eu le choix, je ne serais pas ici à discuter avec toi.
Son poing serra le manche de sa cuillère, ses yeux se mirent à briller et la rancœur qu’avait réveillée la réplique de son interlocuteur éclata. Elle se leva brusquement, s’emportant contre lui.
_Tu crois franchement que parce que le stéréotype national nous fait stupide et manipulés, sans force de jugement, nous ne sommes pas assez lucides pour savoir que, même dans un pays neutre, si le mot pays est approprié, si on se présente en tant qu’allemand, on est sûrs de ne pas pouvoir y arriver, surtout si on n’a pas de passeport ?? Oui, je suis allemande et fière de l’être !! Et qu’on vienne me le reprocher dans ce monde où la vanité humaine a détruit tout ce qui nous restait, anéantissant des races entières pour finir par se cacher au fond de dirigeables où les riches regardent les gens qui luttent pour vivre en leur lançant des regards de pitié d’un air de dire « Vous avez eu la chance de vivre assez longtemps pour embarquer à bord de ces aéronefs, et regarder ce que vous en faîtes… » Ça t’amuses peut-être, toi, fils et petit fils de riches, de voir du haut de tes sacs de pièces qui prennent la poussière, de voir les autres se battre pour garder la tête hors de l’eau…
La fin de sa phrase s’étrangla dans le fond de sa gorge.
_Je n’ai rien dit de tel, répondit posément Yukisuke, soutenant son regard. Oui, je suis riche et arrogant, mais je ne cherchais pas à rire de ta situation. Si tu as fini, alors je te laisse.
Il se leva, posa sur la table et s’apprêta à partir. Mais son interlocutrice lui attrapant son poignet sans prêter attention à la grimace qu’il fit et lui lança un regard menaçant.
_Alors ne t’avises plus de critiquer ma patrie sans savoir. Sa position et sa réputation est seulement due à une poignée d’homme égocentriques qui ne pense pas que la vie de millions de gens peuvent dépendre de leur décisions égoïstes.
Elle lâcha le blessé, fit quelque pas dans la direction opposée mais se retourna.
_Oh fait, lança-t-elle, comme si de rien était, si tu me cherches, demande « La Fougueuse ». À n’importe qui. Je le saurais. Ah ! Une dernière chose. Je pense que ceci pourrait t’être utile.
Elle sortit la clé de la chambre que Yukisuke avait louée et la lui jeta. Puis elle disparut dans les hauteurs du ballon, et employa le reste de sa courte journée à récolter des informations sur ce nouveau venu. Mais personne ne l’avait jamais vu, ni en avait entendu parler… Bizarre. Ce japonais serait donc un fantôme pour la moitié de la population australienne… Pourtant, elle n’avait pas rêvé, l’homme, enfin plutôt l’adolescent à qui elle avait écrasé le poignet était bien réel. Evidemment, elle savait bien que ce n’était pas un spectre ou quelque autre entité. Mais le fait qu’il se montre si discret la troublait. En tout cas, il était clair que n’était pas qu’un simple touriste, et elle se fit un devoir de découvrir ce qu’il se tramait. Quelque chose lui disait que tout cela n’était pas étranger aux rumeurs qui couraient comme quoi l’Axe s’armait. Et si l’Axe s’armait, outre le fait que la quatrième guerre dont la menace présente depuis la troisième, allait éclater, il y aurait des victimes. Des blessés. Des morts. Les hommes n’en avaient-ils pas assez ?? Peut importe ce qui allait se passer, Billy avait pris sa décision. Ce fameux Yukisuke allait avoir du mal à se débarrasser d’elle. Le soleil se couchant dehors et les lumières de l’aéronef se tamisant heure par heure, la jeune femme se dirigea vers la cabine du japonais, que, à sa grande surprise, elle trouva fermée. Elle crocheta donc la serrure et, en attendant le résident des lieux, elle prit un petit apéritif frugal en entreprenant de terminer la coupe de fruit.


Dernière édition par Billy le Jeu 30 Déc - 1:19, édité 3 fois
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Yukisuke




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MessageSujet: Re: Welcome to Australia (/le départ d'Amérique)   Welcome to Australia (/le départ d'Amérique) EmptyDim 5 Déc - 17:27

Yukisuke réfléchi intensément.Pourquoi le suivait-elle ? Pourquoi déjeunait-elle à sa charge,trois jours après le 'midi' qu'elle lui avait imposé pour une raison de dette ? Pourquoi diable la laissait-il faire ?? En plus elle le tutoyait - certes, elle était plus âgée - et demandait toujours un deuxième dessert. Cependant, le plus inquiétant était sans doute qu'elle aussi escomptait aller en Angleterre, et il craignait bien qu'elle le force à lui payer un billet aussi, alors que ceux-ci coutaient deux fois plus cher que d'habitude en raison de la présence d'une princesse de sang à bord, et que même s'il disposait de 'quelques' économies, il aspirait à une dépense raisonnable de son budget. Il comptait donc lui cacher son départ jusqu'au bout, mais c'était sans compter sur son entrée fracassante dans sa chambre alors qu'il sortait sa valise de son cagibi - et se prit une serpillière sur la tête en sursautant. Depuis qu'elle s'était montrée tout à fait capable de crocheter sa serrure, il ne fermait plus à clé.
« Qu'est-ce que tu fais ici ?
- Bah, c'est l'heure du petit dej' !(avisant la valise) ''On'' part ?
"Absolument pas, je veux juste faire une sieste dans le placard à balai'', faillit-il répondre en retirant le chiffon qui lui encombrait la vue de son front. Il fallait vraiment qu'elle arrive dans les pires moments...
- Oui.
- Tiens donc ? Et où pars-tu ?
- Ça ne te regardes p...
Billy extirpa son portefeuille de sa poche. En moins de temps qu'il en aurait fallu pour le dire, elle trouva son billet.
- Oh, l'Angleterre !! Ça tombe bien, je comptais m'y rendre un de ces jours... Autant en profiter !!
''Merveilleux'', songea Yukisuke avant de commencer à rassembler ses affaires, sans chercher à savoir d'où elle tenait cette faculté de pickpocket, qu'il avait déjà eu l'occasion de constater auparavant.

- Elle est confortable ta valise ? le questionna brusquement la jeune fille.
- Euh... pourquoi ? demanda l'adolescent en s'interrompant un instant, l'air septique.
- Pour rien, pour rien - de toute façon elle est un peu trop petite...
Yukisuke se replongea dans sa tache, et tendit la main vers le tiroir qu'il venait tout juste d'ouvrir dans la ferme intention de finir ce qu'il avait commencé.
- Bon, on va manger ? le pressa Billy, trépignant.
Son interlocuteur l'ignora superbement.
- Arrêtes, je sais que tu as faim, je te connais, insista-t-elle.
- ...
(Précisons que Yukisuke ici a effectivement faim, mais par fierté, il refuse de se l'admettre même à lui-même - aie aie ! D'accord d'accord, je blague !)
- De toute façon, conclut-elle en l'attrapant fermement par le bras et le trainant de force, il faut qu'"on" fasse des réserves pour "notre'' voyage de demain, ils servent toujours de la nourriture immangeable dans les transporteurs.
Yukisuke capitula - manière honorable de dire qu'il préférait ne pas tenter de se déboiter l'épaule. Zut, pourquoi une fille pouvait avoir une telle poigne ? - non qu'il ai mal, mais il ne pouvait s'empêcher de s'en étonner, ne connaissant que trop bien le modèle superficiel féminin pensant que se poudrer le nez et savoir vriller les tympans de son adversaire suffit à garantir sa sécurité. Il ne prit pas la peine de lui faire remarquer qu'à deux reprises elle venait de parler à la deuxième personne du pluriel, résigné à l'idée de devoir voyager avec un autre passager.
Et plus encore, il ne voulait pas discuter avec elle - ni avec quiconque. Il n'en avait plus le temps. Pas s'il voulait pouvoir accomplir sa vengeance. Avant qu'il ne soit trop tard...
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Yukisuke




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MessageSujet: Re: Welcome to Australia (/le départ d'Amérique)   Welcome to Australia (/le départ d'Amérique) EmptyDim 5 Déc - 17:44

Le transporteur s'éloigna du dirigeable dans un vrombissement discret.
Yukisuke remercia mentalement la princesse, dont la présence avait permis au pot-de-colle blond qui le poursuivait où qu'il aille en ce moment et lui de s'offrir un voyage relativement tranquille, puisque le coût exceptionnel du trajet en avait dissuadé plus d'un. De la place où il se trouvait, le japonais voyait le sommet du crane de l'anglaise.
Il sortit son ordinateur (une plaque de verre trempé aussi extraordinairement high-tech que chère - ce malgré les techniques de l'époque, et il aurait pu se payer le service d'une armée entière avec son seul prix) et l'alluma. Il y connecta son oreillette et lança un logiciel qui transforma l'écran tactile en clavier virtuel. Après s'être échauffé sur les études pour piano No. 11 et12 Op. 10 et No. 12 Op. 25 de Chopin (que le t9 de mon cellulaire ne connait pas... Ahem, HS...), il se lança dans une danse hongroise de Bartok (inconnu aussi... S'pèce d'illettré - oui je parle à un téléphone, pardon. Vous vous sentiez visés... ?), avant d'improviser un morceau néo-jazz dansant. Il ne regrettait absolument pas de quitter l'Australie, où il n'avait fait que se s'entrainer, et dont la bibliothèque était bien moins impressionnante que l'américaine.

Près de lui, Billy gémit, plongée dans un profond sommeil. Elle s'agita, crispée, sans doute au beau milieu d'un cauchemar. Elle marmonnait des paroles incompréhensibles dans lesquelles Yukisuke cru distinguer de l'allemand. Il ne savait quelles conséquences sa présence allait avoir sur son avenir, mais il s'était habitué plus qu'il ne le croyait à la voir tout les jours près de lui.


Ils devaient arriver la nuit, et déjà le crépuscule s'installait à l'horizon, tintant les nuages les plushauts d'or et de sang. Sa voisine, blottie contre la fenêtre,s'était vaguement calmée, mais tremblait et balbutiait ''Feuer...Benzin... Überall...'' (que l'auteur comme son protagoniste sont incapables de traduire, sorry, adressez-vous donc à l'autre allemande hein...) de temps à autre. Une hôtesse blasée entre deux âges demanda les billets et passeports des voyageurs. Il avait complètement oublié d'évoquer la question avec Billy, et se mit à farfouiller dans les poches de sa cape, craignant le pire. La contrôleuse l'arrêta au bout de dix minutes, alors qu'il brandissait avec étonnement une brosse à dent et un tournevis (visiblement la jeune fille semblait transporter tout ses bagages dans son tap... sa cape, sentiment renforcé par son absence de valise), et elle passa à une autre rangée, maugréant que ce n'était pas grave.
Alors que Yukisuke rangeait son ordinateur, une jeune femme passa dans l'allée. C'était une garde de la famille royale de la princesse, aux cotés de qui elle s'assit,faisant louer involontairement sa musculature puissante qu'on devinait à peine sous ses habits officiels. L'adolescent reconnu alors l'objet de sa considération passive. Kathleen Blawn. Il la connaissait surtout de nom, mais avait aussi déjà vu son père, et évidemment entendu parler de sa mère, puisqu'il détenait en sa possession l'épée célèbre qui l'avait tuée.
Il effleura le manche de son poignard dissimulé dans ses vêtements. Il sentait que, malgré les raisons de sa venue en Angleterre, il n'allait pas s'y faire beaucoup d'amis...
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